Avoir les cartes en main, faire le jeu de l’adversaire, entrer dans l’échiquier politique, jouer cartes sur table… Nos expressions reflèteraient-elles notre attachement au jeu ?
Il est vrai que le jeu fait partie de notre quotidien depuis le moment où nous faisons nos premiers jeux d’éveil pour reconnaitre une forme ou un son jusqu’à nos jeux d’adultes pour nous sensibiliser à la clause climatique par exemple.
Homo ludens. L’humain est joueur et il semblerait même que le jeu ait quelque peu modelé notre société. C’est toutefois ce que l’Essai sur la fonction sociale du jeu écrite par l’historien néerlandais Johan Huizinga cherche à démontrer.
Selon lui, nous avons construit notre monde comme un jeu, avec des règles, des joueurs, des gagnants et des perdants et parfois même des maitres du jeu. La métaphore est intéressante surtout si nous regardons de plus près à quoi nous jouons, car nous jouons beaucoup et à tout âge.
Jeu de guerre ou de combat, contre des monstres ou des boss comme les gamers aiment à les nommer, jeu de stratégie ou de conquête pour gagner du terrain ou des pions, accroitre ses richesses en « farmant » si nécessaire pour donner un peu plus de réalisme au jeu.
Savez-vous que le jeu de société le plus vendu au monde est le Monopoly ? Drôle de jeu où le gagnant est celui qui a fini par ruiner les autres ! Elisabeth Magie, son inventrice voulait dénoncer les travers du capitalisme et l’aspect pervers du monopole du sol. Je ne suis pas certaine que le message soit toujours bien compris de nos jours.
Autre jeu mythique, les échecs, avec son vainqueur qui met hors d’état de bouger son adversaire. On peut même jouer contre la machine et avec un peu d’expérience, gagner contre elle. Tous ces jeux mettent en avant le gagnant, le seul est unique qui terrasse les autres joueurs quel qu’en soit le prix. Et après on se demande pourquoi notre société est aussi inégalitaire ?
Nous cultivons cet esprit de compétition dans nos jeux jusqu’au badge du meilleur joueur dans un système gamifié en ligne pour nous apprendre à faire de bons gestes. La récompense est pensée comme personnelle ou au mieux pour l’équipe gagnante.
Et si nous changions la donne ? Si nous décidions que le gagnant n’est pas celui qui supplante les autres mais l’équipe qui trouve une solution pérenne dans laquelle tout le monde gagne ?
Cette Hypothèse de Futur explore cet esprit des jeux coopératifs et les bénéfices qu’ils apportent à tous les joueurs en se concentrant sur le bien commun.
Après tout, nous sommes capables d’inventer d’autres règles du jeu alors pourquoi ne pas imaginer le système qui va avec ?
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