La nature a fasciné nos ancêtres, ils lui ont voué des cultes, édifié des sanctuaires, dédié des dieux. Et pourtant, au fil du temps, plus nous en avons découvert les secrets – et les richesses – moins nous l’avons considérée comme une alliée. Elle est plutôt devenue le terrain de jeu de tous nos débordements. Et si elle était la source de nos développements futurs ? Si elle détenait en elle les pistes d’innovation les plus prometteuses ?
L’avons-nous assez observée pour en comprendre les enseignements ? Avons-nous décodé ses rythmes, exploré ses besoins, analysé ses solutions astucieuses ?
De nombreux secteurs l’ont imitée dans l’espoir de faire mieux qu’elle. Ne peut-on pas voir l’envie de recréer la sensation de la soie derrière les fibres synthétiques ? Le comportement de la peau de requin derrière certaines tenues d’athlètes ? La parfaite géométrie des alvéoles des nids d’abeille derrière certaines constructions ? Les vertus médicinales des plantes derrière certaines molécules de synthèse ? Le goût lointain du fruit derrière certaines saveurs artificielles ? Les caractéristiques des méduses derrière certaines solutions de luminescence ?
N’avons-nous pas étudié les organisations des espèces animales pour calquer nos comportements ? Que dire de la chasse en meute des commerciaux ? Du parallèle entre la toile de l’araignée et celle du web ? De l’organisation du ban de poissons pour contrer le gros prédateur ?
Si la nature a su nourrir nos imaginaires pour construire une partie de notre monde, pourquoi ne pas continuer à l’observer pour essayer de faire mieux ? Pas plus, plus loin ou plus fort, juste mieux et plus juste. Ne serait-elle pas la meilleure source d’inspiration pour retrouver une cohabitation soutenable avec notre environnement ? Pourquoi ne pourrait-elle pas guider nos réflexions pour l’avenir ?
Dans son livre « La stratégie du poulpe », Emmanuelle Joseph-Dailly ouvre beaucoup de portes, il serait peut-être judicieux de s’en emparer pour changer de paradigme. Et si nous revenions à un certain bon sens pour imaginer les solutions de demain ? Nos vies urbaines et digitales nous ont peut-être trop éloignés de cette Mère nature pour en comprendre encore toute la force. Un petit tour à la campagne, les pieds dans le vert et le nez au vent, ne peut qu’éveiller notre créativité. Alors qu’attendons-nous pour prendre un bol d’inspiration salvateur ?
Et vous, à quand remonte votre dernier shoot de nature ?
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