Le débat sur la place de la technologie dans notre société est un sujet de discussion de plus en plus récurrent. Comment peut-on envisager le futur ? Qui aura raison entre celui qui défend les bienfaits de l'utilisation des technologies pour faciliter notre vie quotidienne et celui qui met en avant les risques d'une société technocentrée ? Finalement de quoi parlons-nous ?
Il parait raisonnable de dire que la technologie peut améliorer notre qualité de vie en offrant de meilleures conditions de santé, d'éducation et de travail. La consultation médicale à distance ne permet-elle pas de débloquer certains problèmes de déserts médicaux ? L’apprentissage personnalisé et interactif n’est-il pas le rêve de chaque élève ? Avoir un assistant virtuel efficace ne nous permet-il pas de mieux nous organiser ? Nous indiquer le meilleur chemin pour aller d’un point A à un point B en intégrant les multiples aléas de parcours ne nous permet-il pas d’être à l’heure au rendez-vous ? Mais jusqu’où devons-nous accepter que la technologie réalise des tâches à notre place ? Jusqu’où acceptons-nous d’être dépendants ? A partir de quand notre addiction devient-elle dangereuse pour notre santé mentale ? Sommes-nous encore capables de faire certaines tâches sans la technologie ? Quand la solution devient-elle le problème ?
Dans un autre domaine, nous pouvons aussi constater que la technologie peut améliorer la productivité des entreprises. L’automatisation n’évite-t-elle pas la pénibilité de certaines tâches et certains troubles musculosquelettiques ? Un robot n’est-il pas plus rapide et précis qu’un humain ? Cette automatisation ne permet-elle pas de libérer du temps qualitatif pour les employés ? Oui mais jusqu’où ? Faut-il tout automatiser et entrainer des pertes d’emploi en masse ? A partir de quand l’humain n’a plus sa place dans l’équation ? N’est-il pas dangereux de perdre nos compétences ? La délocalisation nous a montré les limites de la perte de souveraineté, l’automatisation à outrance a-t-elle les mêmes travers ? Peut-on rêver d’une société sans travail ? Comment la construire ? Est-elle réaliste ? Souhaitable ?
Autre bienfait évident de la technologie, l’amélioration de notre sécurité avec des capteurs de présence pour détecter les intrus, des drones de surveillance pour anticiper les problèmes, des outils de mesure ultra sensibles pour prévenir les catastrophes naturelles… Beaucoup de situations à risque ont été nettement améliorées par la technologie, que ce soit dans notre quotidien, dans la prévention de la criminalité, dans la gestion de notre environnement dans son ensemble. Oui mais quelle menace pèse sur notre vie privée ? Toutes ces données collectées ne sont-elles pas parfois une atteinte à notre liberté ? Quelle est la limite avec la surveillance de masse ? George Orwell serait catastrophé de voir son monde imaginaire prendre vie. Quelle dérive est possible avec le profilage des consommateurs ? Jusqu’où sommes-nous manipulés ? A partir de quand perdons-nous notre libre arbitre ? Sans oublier qu’avec le tout numérique, nous avons créé une nouvelle forme d’insécurité avec la cybercriminalité. Quel pouvoir peut avoir un hacker ? Sommes-nous capables de penser l’impensable ?
Certains vont même jusqu’à dire que la technologie réduit la pauvreté. Avec ses moyens de communication, elle permet d’accéder plus facilement aux services financiers par exemple. Elle autorise et favorise les liens commerciaux entre les diverses parties du monde et apporte un progrès notoire dans les pays en développement en créant des emplois, en donnant accès à l’information… Pourtant n’existe-t-il pas de nouvelles formes d’exploitation de cette main-d’œuvre ? En donnant accès au marché mondial via la vente en ligne, n’ouvrons-nous pas parfois la boite de Pandore ? Que dire de la fast-fashion et de nombreux autres produits bas de gamme fabriqués dans des conditions plus que déplorables ? Toute cette technologie n’est-elle pas aussi à l’origine de la fracture numérique ? Est-elle vraiment aussi inclusive qu’on veut bien le dire ? Ne crée-t-elle pas de nouvelles formes de pauvreté ?
Et j’ai gardé le plus controversé pour la fin. La technologie nous permet de protéger l’environnement. Elle nous aide à faire de meilleurs choix pour la planète, permet l’optimisation des ressources et contribue à diminuer notre impact. Certes, un outil malin peut tout à fait nous aider dans nos décisions, calculer l’impact moindre entre plusieurs scenarios complexes, légitimer une chaine de valeur et sécuriser une traçabilité de produit. Oui mais ne peut-elle pas aussi contribuer à augmenter notre impact carbone avec ses serveurs gourmands en énergie ? N’augmente-t-elle pas nos actions en les rendant plus faciles ? Nos achats en mettant le monde à notre portée ? Ne fait-elle pas partie du problème aussi ?
Difficile dilemme, pas de situation tranchée pour ou contre la technologie, tout est question de juste milieu. Une technologie mesurée, éthique et responsable est un formidable levier. Une technologie envahissante, gadget n’est qu’un débordement de trop. Mais où est la limite ?
Si nous abusons de la technologie, devrons-nous pas un jour apprendre à nous en sevrer ? Commençons par une petite détox numérique pour essayer de vivre sans notre smartphone, c’est très intéressant pour prendre du recul. Avez-vous déjà essayé ? Et si nous reprenions une carte pour faire un trajet de temps en temps pour ne pas perdre notre sens de l’orientation. Etes-vous arrivé à bon port ? Essayons de retenir un numéro de téléphone pour faire travailler notre mémoire ? Avez-vous pu appeler votre ami ? Facile direz-vous, et bien pas toujours et pas pour tout le monde. Chacun est tombé dans un piège que la technologie a bien voulu lui tendre, sans s’en rendre compte et le constat est plutôt assez désagréable à faire.
Imaginer la solution low tech ou no tech ne permet-il pas de revenir à l’essentiel ? Et finalement, faire le choix de s’en passer quelques temps ne nous aide-t-il pas à en comprendre le véritable intérêt ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Les images ont toutes été générées par une IA, toute ressemblance avec des personnes ou des faits serait étonnante ! Merci aux contributeurs derrière ces œuvres jugées anonymes.
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