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  • Valérie CAILLIEZ

Y-a-t-il une méthode pour innover ?


Il serait tellement plus rassurant de se dire qu’il existe une méthode pour innover, un système infaillible qui permettrait à tous les coups d’être certain d’aboutir à un succès.


Comment peut-on assurer le résultat de quelque chose qui repose sur l’incertitude ? Comment garantir une réussite quand l’aléa est si grand ? Si l’incertitude ne se calcule pas, pourquoi imaginer que l’outil puisse réussir l’impossible ?


Toutes les méthodes apportent leur contribution dans le processus, elles structurent le raisonnement, elles aident à poser des hypothèses mais jamais elle ne peuvent projeter le résultat de l’action. Elles peuvent contribuer à se poser les bonnes questions, à mieux analyser les données disponibles, à envisager de nouvelles combinaisons, mais peuvent-elles trouver la solution ? Peuvent-elles pour autant être considérées comme la cheville ouvrière du succès ?


Finalement, ce ne sont que des méthodes, des outils pour innovateur. Tout comme le clou a besoin de la main de bricoleur pour se planter, la méthode a besoin de l’équipe pour comprendre la situation, imaginer des solutions et les mettre en œuvre. La méthode est comme une béquille, l’humain est le réel maitre d’œuvre.


Pour certaines entreprises, en quête de la dernière solution à la mode, il est difficile d’imaginer que la méthode ne fera pas tout. La confiance dans l’équipe semble tellement manquer au rendez-vous que l’outil apparait comme le sauveur possible. Si nous rajoutons une bonne couche de croyance en la technoscience, nous avons la combinaison parfaite pour penser que la technologie résoudra tous les problèmes. Que de déconvenues en perspective.


En effet, c’est l’entreprise qui va réellement soutenir ou bloquer la démarche d’innovation. Créer la culture adéquate, promouvoir la curiosité, permettre l’audace, insuffler le droit à l’erreur, autant de comportements managériaux favorisant cette fameuse culture d’innovation. Alors comment peut-on envisager qu’une méthode soit plus puissante que l’intelligence collective de l’équipe ?


Comment l’outil peut-il supplanter l’équipe ? Comment peut-on imaginer qu’une méthode ou un outil puisse être plus pertinent que l’analyse d’une équipe ? Qu’un outil puisse être plus puissant que la créativité opérationnelle d’une équipe ? L’imperfection de l’humain, son libre arbitre, ses émotions, son imagination ne sont-ils pas plus puissants que la répétabilité de l’outil ?


Plutôt que de choisir le énième outil, ne devrait-on pas essayer de créer les conditions d’une culture d’innovation pérenne ? Heureusement finalement que la méthode ne fait pas tout, il serait dommage de remplacer une équipe par un outil.


Qu’en pensez-vous ?

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