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Valérie CAILLIEZ

Pourquoi sommes-nous fascinés par le futur ?


Face à l’incertitude que l’avenir propose, les humains ont rapidement cherché des subterfuges pour se rassurer sur leur capacité à faire. Oracle, Pithie, astrologue, devin, chaman, sorcier… la liste des diseurs de futur est longue. Au fil du temps, ils s’attachaient à lire les nuages, les étoiles, les runes, les cartes ou le marc de café. Ils cherchaient à répondre à la question qui leur était posée sur un avenir assuré. Ils transformaient l’inconnu en connu.


Difficile de motiver des guerriers à partir en campagne si les dieux ne sont pas avec eux. Encourageant de lancer l’assaut si les présages sont bons….


Parallèlement le monde a évolué et les découvertes scientifiques se sont succédées. Elles ont permis de décoder certains mystères et d’ouvrir la voie à une pensée plus logique où la relation de cause à effet venait expliquer les zones de flou. La pensée déterministe émerge avec une nouvelle vision moderne du monde.


C’est rassurant parfois de se dire que les événements qui nous arrivent ne sont que l’enchainement logique des phénomènes précédents, comme si c’était écrit.


Pourtant certains philosophes doutent d’un tel ordre du monde et de la simplicité du raisonnement. En effet, avec un bon décodage, tout pourrait alors être prévisible. Cependant, même en science, il existe des zones d’incertitude.


Incertitude que la Seconde Guerre Mondiale a rendue plus visible que jamais. L’humain prend conscience de sa capacité d’autodestruction. Il devient alors urgent de penser l’impensable pour se préparer au lendemain.


C’est la naissance de la prospective. Avec sa capacité à écouter et observer le monde, elle détecte les signaux faibles qui forment des germes de futurs possibles, dont la répétition amène à la naissance d’une tendance qui influe sur un plus grand nombre d’individus.


Cependant, notre cerveau n’aime pas le chemin tortueux dans la brume que l’incertitude lui propose, il préfère nettement l’allée bordée d’arbres que la prévision lui apporte. Alors il met toute son énergie à limiter les risques, à créer un monde rassurant jusqu’au moment où… une pandémie ravage le monde, une guerre mette en péril l’équilibre existant ou simplement une nouvelle découverte remette en cause ce qu’on croyait immuable.


Alors nous nous tournons vers le futur pour savoir de quoi demain sera fait. L’imagination débordante des artistes nous propose de multiples pistes, entre utopies et dystopies, pour dépeindre notre quotidien dans 20 ans, 50 ans, 100 ans, 1000 ans. Les experts partagent des visions plus ou moins alarmistes sur l’avenir de notre planète ou plutôt sur notre avenir sur cette planète.


Nous avons envie de savoir à quoi nous devons nous attendre dans quelques décennies pour notre vie ou celle de nos enfants. Quelle température ? Quelles ressources ? Quel habitat ? Quel transport ? Quelle alimentation ? Quelle culture ?


Et même sans aller aussi loin, les administrateurs des entreprises seraient heureux de connaitre au 1er janvier de l’année le résultat au 31 décembre suivant. Le commercial voudrait projeter son chiffre d’affaire pour évaluer les vacances qu’il peut se payer. Le chômeur aimerait connaitre la date de démarrage de son futur emploi pour rassurer ses proches sur sa capacité à vivre décemment jusque-là. L’entrepreneur souhaiterait savoir si son projet va décoller et lui permettre de réaliser ses rêves.


N'avez-vous jamais eu envie de connaitre le résultat d’une action avant de vous lancer ?


Le futur nous attire indubitablement car il recèle une part de mystère qui attise notre curiosité. Il est à notre portée et en même temps il semble hors d’atteinte. Nous avons envie de le dompter tout en voulant conserver une part de surprise.


Et si questionner ce futur nous donnait l’énergie de nous mettre en mouvement aujourd’hui ? Et si la perspective d’un avenir différent aiguillonnait nos neurones ? Et si finalement imaginer un futur nous apportait l’inspiration suffisante pour le construire ?


Ne sommes-nous pas attirés par le futur parce qu’il est en lien direct avec notre capacité d’imagination ? Le futur n’est-il pas un magnifique réservoir pour notre créativité ? N’est-ce pas ce ressort que la prospective utilise pour ouvrir de nouveaux champs d’innovation ?


Et vous qu’en pensez-vous ?

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