L’été approche à grands pas, la chaleur monte dans les villes, le gazon commence à jaunir. Et pourtant, ce gazon tondu, arrosé, traité est peut être déjà un vestige du passé. Il pourrait devenir un véritable produit luxe réservé à la seule élite capable de le maintenir en vie.
En effet, plus la sécheresse augmente, plus les restrictions d’eau s’impose et moins le gazon s’abreuve. Il ne fait plus partie des usages prioritaires de l’eau. Attention, ne vous méprenez pas, loin de moi, la défense du droit à l’eau pour nos jolis gazons.
Soyons réalistes et posons-nous quelques questions sur nos modes de vie. Avec la dégradation de la planète que nous avons causée, l’exploitation sans vergogne de l’eau et de toutes les ressources naturelles dont elle regorgeait, nous sommes en droit de nous demander si nous pourrons encore disposer d’espaces verts demain.
Est-il possible d’envisager une autre façon de vivre qu’en artificialisant les sols ? Pouvons-nous innover dans la végétalisation des villes de façon à préserver un peu de fraicheur certes mais aussi un plus grand respect de la nature. Si nous sommes voués, pour 70% d’entre nous, à vivre en milieu urbain à l’horizon 2050, comment pouvons-nous imaginer conserver un lien avec la nature ? N’est-il pas difficile de demander à quelqu’un de respecter un concept invisible dans son monde bétonné ? Il serait dommage que les générations futures ne sachent plus ce qu’est l’odeur de l’herbe mouillée après la pluie. Il serait dommageable pour notre bien-être de ne plus pouvoir marcher pieds nus dans l’herbe. Et je ne parle même pas des matchs de football, rugby et autre cricket.
Si nous ne voulons pas que les espaces verts deviennent des lieux d’exception, comment pouvons-nous prendre goût à reverdir notre vie ? Si nous ne souhaitons pas que les terrains herbeux se privatisent comme certaines plages, quelle impulsion devons-nous donner ?
Cette Hypothèse de Futur explore la fragilité de notre milieu naturel que nous avons tellement sous-estimé, exploité, détruit, artificialisé. Elle pousse le raisonnement jusqu’à la limite que nous ne voulons pas voir venir et ouvre la voie à des opportunités de changement. Elle permet de prendre le recul nécessaire sur nos actions et de redonner l’envie d’agir. Et si nous imaginions de nouveaux moments de contact avec la nature ?
Et vous, quand avez-vous un brin d’herbe de près pour la dernière fois ?
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