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Valérie CAILLIEZ

L'utopie fait-elle peur ?


L’utopiste est souvent vu comme un doux rêveur et l’utopie est parfois qualifiée d’irréaliste et si tout simplement elle faisait peur ?


L’utopie décrit un monde souvent idéal, apaisé et fluide, qui a décidé de faire un pas de côté pour construire un autre système. Changer l’ordre des choses peut être anxiogène. Finalement, même s’il ne nous plait pas toujours, au moins ce monde, nous le connaissons et nous savons faire avec…


La peur du changement paralyse beaucoup et entrave bien des initiatives. Certains préfèrent ne rien faire plutôt que d’échouer à voir leurs rêves se réaliser. Alors que d’autres essaient de concrétiser une vision du monde différente. Cela demande beaucoup d’efforts pour vivre en dehors de la norme, beaucoup de pédagogie et de patience pour expliquer un choix différent, beaucoup de convictions pour bouger les lignes.


L’utopie est pourtant une réelle source d’inspiration dans une démarche de prospective. Elle pousse à trouver la solution pour arriver à la construire ou à l’approcher, elle aide à sortir du cadre pour imaginer une autre voie. Elle facilite l’appropriation d’un changement en montrant l’aboutissement idéal de celui-ci.


Cependant elle ne peut pas être irréaliste et totalement déconnectée d’un semblant de lucidité. Rêver c’est bien mais l’utopie n’est pas qu’un rêve. Elle décrit de façon plutôt rigoureuse une société idéale, ou parfois contre-idéale. D’une certaine façon elle pose un regard critique sur la société contemporaine et propose un autre mode de vie.


Là où la dystopie peut secouer les imaginaires et brusquer les émotions dans un rejet de la vision proposée, l’utopie peut aider à prendre conscience d’un dysfonctionnement, à envisager une évolution.


Si elle propose un idéal proche de notre propre vision, en général elle rassure par le simple fait de réaliser que nous ne sommes pas seuls à penser de la sorte. Cependant elle peut aussi faire peur tant la symbiose semble perceptible. Suis-je si visionnaire que cela ? Si décalé ? Si rêveur ? Et nous revenons aux travers du début du texte.


Si au contraire elle propose un idéal très éloigné de nos propres pensées, elle peut rebuter et faire vraiment peur tant nous pourrions avoir à perdre dans ce nouveau monde. L’utopie des uns n’est pas nécessairement celle des autres.


Vous reprendrez bien un peu de l’excellente série Utopie.s ?

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