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  • Valérie CAILLIEZ

Et si...le coton disparaissait de nos armoires


Pour cette troisième Hypothèse de Futur, le coton est mis à l’honneur avec toutes les vraies fausses croyances qu’il peut véhiculer. Fibre naturelle, le coton est souvent vu comme un allié de l’environnement. Ce n’est peut-être pas aussi simple que cela.


Le coton est une fibre si quotidienne que nous oublions parfois qu’elle pourrait disparaitre. Que se passerait-il si demain le coton n’était plus aussi accessible ? Cette 3ème Hypothèse de Futur s’intéresse à un avenir sans coton et aux menaces et opportunités qu’une telle situation pourrait provoquer.


L’histoire du coton s’associe aux heures sombres de l’esclavage et son actualité nous plonge dans l’assèchement de la mer d’Aral, le scandale des Ouïghours, les affres de la culture intensive. Sous ses aspects purs et doux, le coton offre un revers plus sombre.


Le coton représente environ un quart de la consommation mondiale de fibres et les quantités consommées ont plus que doublé en 50 ans. Même si la crise sanitaire a fortement impacté la production et fait flamber les prix, aujourd’hui, la reprise est bien là.


Chaque kilo de coton émet en moyenne 1,7 kg de gaz à effet de serre (GES) pendant sa production et séquestre ensuite 2,2 kg de GES en les retirant de notre atmosphère et en les stockant dans son sol et sa biomasse. On pourrait se réjouir de ce constat mais ce serait sans compter les milliers de litres d’eau engloutis, les pesticides et les insecticides utilisés, et sans oublier toute la chaine de transport et transformation qui impacte lourdement et l’usage que nous faisons de nos T-shirt jetables à 3,99€.


Alors quelle perspective donner à toutes ces balles de coton ? Quel avenir imaginer pour une fibre qui nous accompagne depuis des millénaires ? Faut-il se passer de cette matière ? Pas certain. Faut-il trouver des alternatives ? Certainement. Avons-nous les moyens de relever le défi ? Probablement. Avons-nous envie de le faire ? Là est peut-être la vraie question.


N’oublions pas non plus que les pays producteurs de coton sont souvent situés dans des zones très affectées par le dérèglement climatique. Qu’en sera-t-il de leur survie ?


Regardons du côté du coton durable. La part de coton recyclé ne représente que 1% du total des fibres de coton produites. Et même si sa croissance ne ralentit pas, celle du coton biologique est tout à fait similaire. Plus vertueux, moins impactants, souvent moins consommateurs d’eau, ces cotons ont encore du chemin à faire pour devenir majoritaires. Peut-on les considérer comme des lueurs d’espoir ? Sont-ils de réelles opportunités de faire mieux ?


Tout ceci nous amène à nous poser la question d’un avenir pour le coton. Sera-t-il encore la fibre star de nos armoires ? Peut-il le rester ? Doit-il le rester ? Quelles alternatives avons-nous ? Le coton doit-il être vu comme un sauveur ou comme un fossoyeur ?


Elle est si commune cette fibre, si ancrée dans notre quotidien, depuis les premiers pas de la vie d’un enfant lové dans un cocon cotonneux , puis toutes les gammes de vêtements de tous les âges, sans oublier les serviettes qui épongent nos corps, les draps qui embellissent nos nuits ou les toiles de nos sacs. Nous vivons dans un monde entouré par la douceur du coton.


Il y a tellement d’acteurs engagés dans cette chaine de production et en même temps tellement de personnes impliquées. Entre la quête de rentabilité des uns et le besoin de revenus des autres, les imbrications sont complexes. Le chantier est vaste mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas l’ouvrir et commencer à sérieusement envisager la suite autrement.


L’Hypothèse de Futur présente un avenir où le coton conventionnel aurait laissé la place au coton bio avec des quantités produites bien plus faibles qu’aujourd’hui, transformant par là même son marché et ses usages. Comme toujours l’Hypothèse pousse la réflexion pour mettre en évidence de nouvelles opportunités de changement. Avons-nous envie d’un avenir sans coton ? Cette Hypothèse est-elle souhaitable ? Réaliste ? Nul ne détient LA réponse. Ensemble nous pouvons trouver des opportunités de faire autrement.






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